Symposium : « Quel rôle des managers dans la coopétition des territoires ? » – Paris le 5 février 2013

L’association des dirigeants territoriaux ADT-INET et le laboratoire LAREQUOI de l’ISM (Institut Supérieur de Management) de l’université de Versailles Saint-Quentin organisent un symposium le 5 février 2013 qui se déroulera dans les locaux de l’UVSQ à Saint-Quentin-en-Yvelines. Ce symposium a pour thème : « Quel rôle des managers dans la coopétition des territoires ? »

Les stratégies de coopération et de concurrence ne s’excluent pas nécessairement, à l’exemple – dans le cas des entreprises – des cartels ou des joint-ventures formés par des compétiteurs. Le jeu stratégique entre firmes relève alors de ce que l’on peut appeler une « coopétition », comme le proposent Nalebuff et Bradenburger (1996)*, lorsque des concurrents collaborent dans des projets pour élever leur niveau de compétitivité, tous ensemble et au même moment.
Contrairement à une idée répandue, la coopétition n’a pas non plus pour vocation d’éradiquer la concurrence par une entente biaisant le marché ou les « quasi-marchés » (Bartlett et Le Grand, 1993)** mais elle peut viser à harmoniser les comportements concurrentiels au sein d’une activité, pour structurer une offre collective plus compétitive par rapport à la demande ou aux besoins sociétaux. Ce type de stratégie peut être assimilée à de la retenue mutuelle, utilisée ponctuellement entre compétiteurs. La mise en oeuvre d’une telle stratégie est délicate, dans la mesure où la collaboration entre concurrents révèle un paradoxe : celui de faire converger des intérêts a priori divergents, comportant en permanence des risques d’aléa de toutes sortes, qui ne peuvent parfois être régulés ni par la hiérarchie, ni par le marché, ni par les formes traditionnelles de fonctionnement.
Le milieu public local est également de plus en plus concerné par ces questions, comme le montrera ce symposium qui traitera de la coopétition dans la gestion publique territoriale. En effet, l’environnement territorial est entré dans une période où des adaptations nouvelles sont nécessaires, avec notamment l’arrivée d’un nouvel acte de décentralisation qui modifie la dynamique institutionnelle et de nouvelles exigences citoyennes qui imposent de repenser les conditions d’efficacité des politiques publiques. Dans ce contexte, les enjeux stratégiques se multiplient : développement durable, mutualisation des coûts, partenariats public/privé… Des concurrences se développent, des coopérations s’imposent. Compétition, coopération : comment doser et faire vivre une coopétition dans tous les domaines de l’action publique locale ? Et quel rôle nouveau pour les managers territoriaux à cet égard ?
Pour aborder toutes ces questions, le symposium retracera les résultats d’une enquête par questionnaire menée auprès d’un large panel de dirigeants territoriaux, sur leurs modes de gestion du territoire et éclairera sur les conditions d’une coordination entre rivaux, afin de défendre une cause commune plus importante que les contentieux historiques ou les luttes d’influences… En complément des résultats de ces travaux, des analyses de pratiques, des réflexions conceptuelles et théoriques, ainsi que plusieurs témoignages seront proposés. Ils porteront l’accent sur le rôle du manager dans cette approche qu’est la coopétition : au plan interne au sein de son administration, sur le territoire de sa collectivité, et au plan institutionnel. Les études de cas seront réalisées sous le regard attentif et avec les éclairages de Philippe Laurent, Président du Conseil Supérieur de la Fonction Publique Territoriale et Maire de Sceaux, retenu comme Grand témoin de ces
travaux.
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