HomeINTERVIEWCrowfunding : Entretien avec Adrien Aumont,  co-fondateur de KissKissBankBank

Crowfunding : Entretien avec Adrien Aumont,  co-fondateur de KissKissBankBank

Crowfunding : Entretien avec Adrien Aumont,  co-fondateur de KissKissBankBank

ITW AUMONTSolidarité et lien social : le moteur à deux-temps du crowfunding

Combien de petites entreprises, mais surtout de beaux projets au service de l’homme, n’auraient pu voir le jour sans le crowfundig ? Cette nouvelle façon d’emprunter et de prêter séduit les citoyens responsables mais aussi maintenant les entreprises qui y voient la possibilité de se développer. Entretien avec Adrien Aumont, co-fondateur de KissKissBankBank, la plateforme de crowfunding leader en Europe et vecteur de responsabilite societale.

William Monlouis-Félicité. Juste un petit mot pour introduire le grand succès, ou le succès du crowfunding ; KissKissBankBank étant quasiment leader européen dans ce domaine. Qu’est ce qui explique ce succès ?

Adrien Aumont. Le succès du crowfunding, le succès de KissKissBankBank s’explique par la proposition qui est faite d’un  outil comme le nôtre, un outil émancipateur, libérateur de la créativité pour tous ceux qui ont envie d’entreprendre, d’être créatif… Dans ces mondes de la création et de l’innovation, KissKissBankBank a été reçu comme une bouffée d’air frais parce que c’est un outil supplémentaire pour se financer et aller au bout de ses projets. Donc la valeur, plus que dans l’outil, est dans ce qu’on les gens en font. Et ils font de grandes choses puisqu’on a accueilli 12 000 projets en cinq ans. On a collecté 26 millions en cinq ans à l’heure où je vous parle ! Ces millions d’euros, ce nombre de projets qui financés nous touchent et nous font plaisir.

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WMF. Quelles sont les valeurs qui sont portées par ce projet KissKissBankBank ? Et comment ces valeurs arrivent à s’exprimer dans la société, à agir véritablement ?

Les valeurs portées par un outil comme KissKissBankBank, sont l’entraide, l’empathie, la solidarité et l’entrepreunariat de manière générale, même dans la création et l’innovation… C’est l’idée de se relever les manches et faire les choses tous ensemble en fait. Plus qu’une histoire d’argent, c’est une histoire de plébiscite. Ce sont des gens qui disent : « Je veux que ce projet existe, il faut que tu ailles au bout de ce projet. » C’est donc de la bienveillance, de l’empathie et de la solidarité. »

WMF. Est-ce qu’on peut dire que KissKissBankBank est utile à la société ?

Je pense que KissKissBankBank est utile à la société mais c’est surtout l’entrepreunariat et le dynamisme de tous ces entrepreneurs qui sont bénéfiques à la société. Donc si cet outil leur permet d’entreprendre, de libérer leur créativité, d’aller au bout de leur projet plus facilement, on collabore à leur énergie. C’est ce qui rend notre société meilleure.

WMF. Qu’est-ce que vous pourriez me dire sur le projet Lendopolis, qui justement se veut le libérateur d’une certaine créativité avec une authenticité avérée en termes d’ancrage territorial dans le développement local ?

Lendopolis, c’est tout nouveau, c’est la troisième plateforme qu’on a créée, après KissKissBankBank, après Hellomerci. Maintenant, c’est Lendopolis. Lendopolis, c’est une proposition qui est faite à tous les entrepreneurs et à tous les patrons de TPE et de PME pour leur proposer de financer leur développement avec les internautes. Et aujourd’hui, ces entreprises ont la possibilité d’aller chercher des fonds complémentaires, des fonds alternatifs à ceux des banques, pour se financer. Et en échange, ils donneront à des internautes des taux d’intérêt allant de 4 à 10%. Ainsi, désormais, grâce à Lendopolis, vous pouvez prendre votre épargne et l’injecter dans l’économie réelle et cette économie réelle, ce sont nos TPE et nos PME.

WMF. Quel est le facteur principal d’attractivité de KissKissBankBank ? Pourquoi investit-on dans ces entreprises et qu’est-ce qui fait qu’elles frappent à votre porte ?

 Alors, du côté des investisseurs, des prêteurs, le côté génial est que l’on pourrait croire que les rendements sont finalement les premiers éléments de mobilisation ; que des personnes vont se dire : « Je vais faire plus d’argent qu’en le mettant à la banque. » En fait, on se rend compte, que bien évidemment cet aspect est une force supplémentaire. Mais les gens choisissent des entreprises qu’ils aiment, auxquelles ils croient et très souvent, ils parce qu’ils en connaissent le secteur ou l’expertise. Il y a donc une vraie dimension d’épargne rentable pour les investisseurs mais aussi de lien social fort avec les entrepreneurs, de direction et de vision commune. Ce qui permet de nous rassembler autour de nos entrepreneurs et donc de notre économie.

Côté entreprises, c’est toujours la même chose, et c’est la force du crowfunding : on part seul dans une aventure et on se retrouve cent, cinq cents, mille. Et ça, ça donne une énergie folle. Je peux vous dire qu’en tant qu’entrepreneur, je suis bien placé pour savoir qu’il faut une sacrée énergie pour entreprendre, pour croire en ce qu’on est en train de faire. La proposition qu’on fait aux TPE, aux PME, aux entrepreneurs, c’est de rallier, de mobiliser des personnes qui regardent dans la même direction qu’eux. Et après, de manière plus pragmatique plus technique, parce que emprunter sur Lendopolis, c’est emprunter bien plus rapidement qu’en allant voir une banque.

WMF. Oui. La rapidité, c’est un facteur clé notamment avec l’interconnexion…

Clairement. La rapidité d’emprunt est nécessaire pour un entrepreneur. Un entrepreneur, son métier n’est pas de lever des fonds mais d’entreprendre et de mener à bien son business. Donc à partir du moment où on lui propose une solution qui lui permet d’emprunter en quatre jours, ce qui est le cas pour notre entreprise record depuis un mois et demi, elle a battu les records en un mois et demi…Ce sont des serres maraîchères. Pour eux, c’était quatre jours, six jours, huit jours. C’est toujours plus rapide qu’un dossier de prêt bancaire habituel pour lequel tu attends une réponse ou une mobilisation durant six mois.

WMF. Alors, pour conclure, vous êtes plutôt optimiste sur les nouvelles formes d’entrepreunariat ou de financement de l’entreprise ? Optimiste sur la société en général ? Dites-moi un mot sur comment vous voyez le futur en fait ?

Je suis extrêmement optimiste à bien des égards… Je suis optimiste sur la capacité des gens à utiliser des outils comme les nôtres pour se développer, et finalement emboîter le pas d’un nouveau monde organisé différemment. L’être humain a une grande capacité d’adaptation et on se rend compte actuellement que cette capacité d’adaptation est une force, il faut en faire une force. Quand je vois cette nouvelle génération qui veut entreprendre, qui veut être entrepreneur, aussi bien dans le monde de la culture, dans le monde de la solidarité, j’ai vraiment l’impression qu’en ce moment, les gens se retroussent les manches, s’entraident. Et tout cela est possible par internet. D’une certaine manière, internet nous permet d’être interconnectés pour faire des grandes choses. Pour le meilleur et pour le pire. De plus, j’ai un angle optimiste dans des secteurs passionnants, qui bougent énormément. Ce sont ceux du crowfunding, de l’économie collaborative, du social business, de l’environnement, où il y a des gens extraordinaires qui font des choses extraordinaires. Finalement, je redeviens pessimiste lorsque j’allume ma télévision ! Mais si je me branche sur le bon canal, le bon média, certainement le vôtre, d’ailleurs je ne peux que être optimiste.

Interview réalisé dans le cadre des rencontres de l’Institut des futurs souhaitables « Au pire ça marche »

[blockquote style= »1″][/blockquote] Adrien Aumont en quelques dates

  • Adrien Aumont délaisse l’école à 14 ans.
  • De 1999 à 2003, il évolue dans cinéma, la télévision ;
  • En 2003, il crée son agence de communication epidemiK.
  • En 2005, Il se lance comme créatif dans la publicité.
  • En 2008, il fonde sa première plateforme de crowfunding KissKissBankBank plus ciblée vers la création, l’innovation, en 2013 HelloMerci, sa petite sœur destinée activités professionnelles plus traditionnelles. Enfin, la dernière-née Lendopolis s’adresse directement aux entreprises existantes.

Pour en savoir plus :http://www.kisskissbankbank.com/

 

 

 

 

 

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